Autisme féminin : les raisons d’une détection tardive

L’autisme, aussi connu sous le nom de trouble du spectre de l’autisme (TSA), est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la communication, le comportement et les interactions sociales. Historiquement, l’autisme a été largement associé aux hommes, influençant ainsi la perception et la détection de ce trouble dans la société. Cependant, de nombreuses études récentes montrent que les femmes sont également touchées par l’autisme, bien que leur diagnostic soit souvent beaucoup plus tardif que celui des hommes. Cette détection tardive s’explique par plusieurs facteurs spécifiques, liés à des différences de symptômes, au camouflage social et aux outils diagnostiques principalement adaptés aux caractéristiques masculines de l’autisme.

Symptômes différents et camouflage social

Sur ce lien, les femmes autistes présentent souvent des symptômes différents de ceux observés chez les hommes.. Les stéréotypes traditionnels de l’autisme mettent en avant des comportements répétitifs et des intérêts restreints, plus facilement visibles chez les hommes. À l’inverse, les femmes autistes peuvent avoir des centres d’intérêt plus socialement acceptables et moins atypiques, tels que la littérature ou les animaux, ce qui rend leur autisme moins évident aux yeux des autres. De plus, le phénomène de « camouflage social » est particulièrement répandu chez les femmes autistes. Contrairement aux hommes, elles peuvent apprendre à imiter les comportements sociaux attendus, masquant ainsi leurs difficultés pour mieux s’adapter aux attentes. Cette adaptation, bien que facilitante en apparence, demande un effort mental et émotionnel considérable, rendant le diagnostic plus complexe. En se fondant dans la masse, les femmes masquent involontairement leur autisme, ce qui retarde d’autant plus leur reconnaissance et leur prise en charge.

Limitations des outils diagnostiques et influence des comorbidités

Les outils de diagnostic de l’autisme ont été principalement développés et testés sur des populations masculines, ce qui limite leur pertinence pour détecter l’autisme chez les femmes. Les critères diagnostiques ne capturent pas toujours les manifestations spécifiques de l’autisme féminin. De plus, les professionnels de la santé peuvent eux-mêmes avoir des préjugés inconscients, interprétant les comportements des femmes autistes comme de la timidité ou de l’anxiété plutôt que des signes d’autisme. En parallèle, les femmes autistes présentent souvent des troubles associés, comme l’anxiété, la dépression ou des troubles alimentaires, qui peuvent masquer les signes de l’autisme. Ces comorbidités, lorsqu’elles sont diagnostiquées en premier, tendent à détourner l’attention des cliniciens, qui peuvent se focaliser sur ces troubles sans envisager la présence d’un TSA sous-jacent.